- Ornella Djoukui
- 18 octobre 2021
Comment s’est passé notre première participation au salon Business Africa en Septembre 2021 ? Nous avons eu la chance de pouvoir participer à la première édition de ce salon plein de potentiel.
La première édition du Salon Business Africa en Ile-de-France
Les samedi 25 et dimanche 26 septembre 2021, nous avons participé à la première édition du salon Business Africa. Une première édition initialement prévue en octobre 2020 et reportée en raison de la crise COVID19.
Malgré un dossier présenté tardivement, notre candidature a été acceptée et nous avons pu participer à cette première édition. Cerise sur le gâteau, nous nous sommes incrustées dans le programme de défilé de mode planifié dans la soirée du samedi 25 septembre.
Dans cet article, nous partageons avec vous :
- notre état d’esprit autour de l’organisation de cet évènement
- nos espérances, notre retour d’expérience et les leçons que nous en avons tiré.
C’est une expérience que nous referions sans hésitations car elle nous a permis d’acquérir une connaissance inestimable sur notre marque et nos clientes.
Notre cheminement jusqu’à ce premier salon Business Africa 2021
Si vous connaissez l’histoire de la maison de mode Kroskel, vous savez probablement que nous avons passé plus de trois années à nous assurer de la qualité de nos produits. Ainsi que, de leurs finitions, et de la cohérence de notre proposition pour la femme que nous voulions habiller. Cela fait donc seulement quelques mois (mai 2021) que notre communication autour de nos réalisations s’est mise véritablement en route. La crise du COVID19 n’a bien sûr pas aidé à accélérer cette démarche.
Il fallait en effet que nous soyons en mesure de proposer une collection cohérente et aboutie, reprenant l’essence de tout le travail réalisé jusqu’alors pendant ces années de « recherche et développement ». Le voyage au Cameroun en juillet 2021 a ainsi donné naissance à la première collection Kroskel Origin automne/hiver 2021. Si vous souhaitez en savoir plus sur la conception et la réalisation de cette collection, vous pouvez découvrir ici tout sur cette collection.
Au milieu du mois d’Août, la première collection et les visuels prêts en main, il était temps pour nous de nous présenter à des évènements physiques. Pour cette fin d’année, nous avions en visu la session du salon Maison & Objets (du 9 au 19 septembre), la première édition du salon Business Africa (du 25 au 26 septembre), et le marché de Noël de Janvry sur deux semaines (le long week-end du 26 au 28 novembre et le long week-end du 03 au 05 décembre).
Notre dossier, arrivé trop tard pour cette session du salon Maison&Objets, a été accepté pour la session suivante – la session de janvier dont nous vous parlerons dans un prochain article. Et il a été validé pour le premier salon Business Africa et pour le marché de Noël de Janvry.
Et voilà, le gong était sonné pour notre participation à des évènements physiques.
Ce qu’on espérait que ce salon serait – nos attentes et nos espoirs … un peu fous
Allez, soyons honnêtes, un état d’excitation difficile à contenir nous a accompagné dès le moment où notre participation a été confirmée jusqu’au début du salon le samedi 25 septembre.
C’est difficile de décrire fidèlement ce que nous imaginions puisque cette imagination a été progressivement remplacée par ce que le salon a réellement été. Ce qui est incontestable est l’état second dans lequel l’éventualité de cette participation nous a plongées : l’impression que cela allait être la réponse à une bonne partie de nos questions – l’aboutissement d’une première étape de notre travail.
Voici en trois points nos espérances les plus pertinentes :
1) Réaliser de nombreuses ventes et donc un chiffre d’affaire important
Sur les deux jours de durée du salon on annonçait 10 000 participants. Nous avons alors essayé d’estimer le nombre de ventes potentielles réalisables : si 20% des participants passaient devant notre stand, 20% de ces derniers devaient s’arrêter à notre stand et 10% de ceux-ci devaient nous acheter une pièce.
Cela donnait le chiffre de 40 acheteurs potentiels.
Ce calcul s’est révélé complètement erroné pour trois raisons principales :
- Il s’agissait avant tout et presque exclusivement d’un salon de découvertes et d’échanges. Bien que les personnes qui visitaient notre stand étaient largement enthousiastes et séduites par notre travail, elles n’étaient pas vraiment dans une démarche d’achat.
- De nombreux participants étaient venus exclusivement pour assister aux conférences et n’ont pas eu l’occasion ou pris la peine ou ressenti l’intérêt de visiter les stands.
- Un problème de capacité de la salle d’exposition (décrit plus bas dans cet article) a grandement impacté le nombre de participants réels.
2) Rencontrer les invités d’honneur et leur présenter notre travail
Un des très grands attraits de ce salon était le panel impressionnant de personnalités afro-descendantes qui y étaient invités en tant que conférenciers, invités d’honneur ou intervenants. On pouvait compter entre autres,
- Elisabeth MORENO, la ministre déléguée auprès du premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances,
- Samuel Eto’o Fils, le célèbre footballeur international, icône dans la diaspora et en Afrique,
- Harry Roselmack, journaliste et animateur de télévision française.
Dans cet élan de mise en avant de l’entrepreneuriat et du business Africain, une visite des stands d’exposition par ces personnalités aurait dû être prévue. Elle aurait offert une visibilité et donné un énorme coup de boost aux différentes initiatives des exposants. Cela peut sembler naïf, mais la démarche du salon était de créer une émulsion autour du business africain. Et dans ce sens nous pensions que la partie exposition serait le pendant pratique de la partie conférences et pèserait donc son pesant d’or dans la dynamique, le programme et la valorisation du salon. Visiblement, il n’en était rien.
Malgré le fait que nous n’avons pas pu rencontrer ces invités d’honneurs, quelques conférenciers et intervenants ont dérogé à la règle et ont visité quelques stands. C’est dans ce contexte que nous avons pu présenter notre travail aux influenceuses Vanessa Sondélé et Tata Osca.
3) Rencontrer nos potentielles clientes et obtenir leurs retours sur notre travail – nos tissus, nos créations – nos prix
Cette première édition du salon Business Africa, comme mentionné plus haut, représentait la première opportunité pour nous de rencontrer nos futures clientes et de discuter avec elles de notre marque.
De ce point de vue, cela a été un ravissement.
Nous avions le ventre noué à l’idée de découvrir ce que notre cible, la femme Kroskel que nous avions imaginé, pensait de nos créations. Les questions principales que nous nous posions étaient les suivantes :
- Le choix de nous orienter vers le tissu teinté artisanalement est-il pertinent ?
- Ces tissus teintés, résultats de nos longues expériences, plaisent-ils aux personnes pour qui ils ont été imaginés ?
- Nos modèles, formes et réalisations séduisent-ils notre cible ?
- Comment sont perçus nos prix par rapport à la qualité de nos produits ?
Sur tous ces points, le salon a permis d’avancer dans la construction d’un premier squelette réaliste de notre positionnement sur notre marché. Nous en sommes sorties renforcées et souvent positivement surprises. Nous avons découvert ou redécouvert certaines de nos créations dans vos yeux. Et surtout, nous avons pu écouter vos opinions sur notre maison de mode Kroskel.
La question des prix nous a en particulier permis de constater que la valeur perçue de nos articles étaient supérieure à leur valeur estimée par nos soins. Si cette question vous intéresse, nous vous invitons à lire cet article sur le calcul de nos prix pour qu’ils soient au plus justes et notre politique autour des prix.
Ce que ce salon Business Africa a été de manière générale et ce que nous en avons tiré
Il faut le dire tout de suite, même si ce salon n’a pas été ce qu’on pensait, il a représenté un point clivant et crucial dans notre compréhension et notre appréciation du travail accompli et de notre marque. De ce point de vue, c’est un vrai succès.
Voici les trois principaux points que nous avons adoré dans ce salon :
1) L’ambiance détendue, conviviale et la bienveillance des participants, des organisateurs et des autres exposants
Que dire de plus sinon que nous avons adoré l’ambiance bruyante, chargée de rires, de conversations et de sourires de ce premier salon Business Africa. Qu’il s’agisse des organisateurs, des équipes auxiliaires, des participantes que nous avons rencontré : les échanges ce sont le plus souvent faits sur un ton plaisant et bienveillant.
Cette ambiance a également été entretenue et nourrie par les différents conférenciers qui n’hésitaient pas à faire rire ou faire réagir l’assemblée.
Bref, une ambiance de fête qu’on espère retrouver à la prochaine édition.
2) La rencontre avec nos potentielles clientes et les retours sur nos produits
Le premier point qui nous a enchanté pendant ce salon a été la diversité des corps et des styles : une diversité extraordinaire rassemblée en un espace limité.
Chacune de ses femmes affirmait son style/son identité de façon plus prononcée ou tout en subtilité.
La merveilleuse nouvelle a été de découvrir que le plus souvent, elles arrivaient à trouver dans notre catalogue et nos propositions des pièces qui leur correspondaient.
Les femmes qui sont venues à notre rencontre ont été intéressées et curieuses de nos techniques de teintures et de notre processus de création et de fabrication. Elles ont aimé l’originalité qui en découle, aussi bien au niveau de nos tissus que de nos modèles.
Le plaisir indiscutable du contact direct avec nos articles nous pousse d’ores et déjà à envisager show-rooms et autres boutiques éphémères en attendant une première boutique.
3) La rencontre avec les autres exposants et acteurs du milieu de l’entreprenariat – la construction d’un réseau pertinent
Naturellement, ce salon Business Africa nous a aussi mis en relation avec d’autres business menés en France et dans les Pays voisins par les afro-descendants. On y a trouvé des exposants dans :
- le secteur de l’immobilier.
- la construction et l’emménagement des sols.
- les vins et autres alcools de luxe,
- la beauté,
- le conseil en comptabilité ou fiscalité
- et naturellement la mode.
Nous avons échangé en particulier avec les créateur et créatrice des marques Evina Sport et Amaryah KidsRodec, et les fondateurs de la société de conseils en comptabilité et fiscalité RODEC.
De ce point de vue, ce salon était une énorme opportunité pour créer un réseau solide autour de notre activité.
Sur une note un peu moins enthousiaste et dans un soucis de transparence, voici les trois principaux points négatifs que nous avons constaté lors de ce salon Business Africa :
1) La capacité d’accueil de la salle par rapport aux nombres de participants
Ce point d’étranglement a commencé comme un point positif le samedi matin, lorsque avant 09h00, nous avons pu constater les files d’attente qui s’allongeaient devant les portiques d’entrée du bâtiment. C’était plutôt annonciateur de la réussite de l’évènement et nous espérions une journée chargée. Il a commencé à devenir un point d’inquiétude lorsque les files se sont suffisamment allongées pour faire le tour complet de la rue et que le temps d’attente pour avoir accès à la salle d’exposition est passée au-dessus des deux heures.
La situation est devenue critique lorsque en début d’après-midi, les organisateurs ont été obligés de vider la salle en toute urgence sous risque de voir l’évènement se clôturer sur décision des forces de l’ordre. Cet incident a impliqué un retard de deux heures sur le planning des conférences et largement impacté le défilé de mode auquel nous participions.
En conclusion, l’équipe organisatrice a fait un excellent travail de communication autour de cette première édition du salon Business Africa. Il est toutefois important de souligner qu’elle avait largement sous-estimé le nombre de participants et surestimé la capacité d’accueil de la salle.
2) Un salon très centré autour des conférences et très peu autour des exposants
Nous avions peut-être mal compris la nature de cet évènement mais nous avions cru que la découverte des stands et du travail des exposants faisait partie intégrante des activités du salon. Et par conséquent, que des temps libres étaient prévus à cette encontre.
Le programme du salon était en fait complètement saturé en conférences et interventions. Ceci impliquait de la part des participants un choix à faire entre suivre des conférences ou visiter des stands. Cette organisation a fortement impacté le nombre de visiteurs curieux et leur disponibilité. La prochaine édition prendra sans doute en compte ce point.
3) Une dé-priorisation des services et engagements inclus dans les formules proposées aux exposants
Il est important de souligner d’entrée de jeu que ce point est certainement une conséquence du point ci-dessus. La sur-affluence et l’obligation d’interrompre les activités pendant deux heures ont probablement obligé les organisateurs à faire un choix dans les points à sacrifier.
Nous déplorons simplement que les points finalement sacrifié aient été (entre autres ?) :
- les temps de visibilité qui auraient permis de présenter notre stand et notre marque sur les grands écrans de la salle de conférence
- et le nombre de tenues portées pendant un défilé qu’on peut considérer « sacrifié ».
Ces deux points étant inclus dans la formule que nous avions choisie, nous les classons évidemment dans les manquements et les ratés de ce salon Business Africa.
Le salon Business Africa : à refaire ou pas ?
La question est légitime. Ce salon avait de grands points positifs qu’on a pu détailler tout au long de cet article et, nous ne pouvons pas le nier, de nombreux points négatifs. Toutefois, il est important de rappeler que c’était la première édition de cet évènement. Évènement qui a des chances de devenir un point de rencontre non négligeable pour celles et ceux qui souhaitent faire des affaires avec le continent et la diaspora Africaine. Pour cette raison spécifique, au-delà de nombreuses autres, nous avons très envie de devenir une des marques fidèles et présentes.
Prochain rendez-vous, le marché de Noël de Janvry, où nous serons présentes vendredi 03, samedi 04 et dimanche 05 décembre.
On vous prépare un article pour vous présenter les box de Noël qu’on envisage d’y présenter. Merci de nous avoir lu et n’hésitez pas à découvrir la dernière collection Kroskel Origin Automne Hiver 2021 sur notre site.
Jupe Tailleur – Espoir
925,00€Robe Artisanale pour Femme – Pauline
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