Kroskel

Illustration de la démarche créative depuis la conception des tissus teintés batik jusqu'à la réalisation d'un vêtement Kroskel

Introduction : Tout savoir (ou presque) sur la couture

Toutes les questions qu’on a envie de se poser sur le monde de la création de mode commencent dans cet article. Dedans, je reviens sur les principaux points à prendre en considération pour débuter dans le stylisme et la couture.

Illustration de la démarche créative depuis la conception des tissus teintés batik jusqu'à la réalisation d'un vêtement Kroskel

Avant toute chose...

Je présente ici une série d’articles de l’intérieur de l’univers de la mode. Cette série s’adresse donc à celles (et ceux) qui se posent des questions autour de la couture sous toutes les … coutures. Pour tout dire, Ma Dona (c’est moi) s’est posée les mêmes, mon avance sur d’autres est seulement une question de temps (âge) et de temps (à prendre).

La haute-couture, la mode et moi

J’ai toujours aimé les défilés de mode. Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier, Gianni Versace, Christian Dior par exemple, m’ont clouée devant la télé pendant des longues heures, étant jeune. En revanche, l’idée de pouvoir moi, m’habiller comme Twiggy, Ursula Andress ou Claudia Schiffer, ne m’a jamais effleurée.

Oh ! la minijupe !

La seule concession à l’autel de la mode fut quand même une minijupe en cuir retourné façon daim et boutons pressions sur le devant que je ne quittais pas pendant les années lycée. Sans avoir vu un seul défilé Mary Quant !

Homme/femme ?
Défilé de mode : Une garde-robe pour deux : prêt-à-porter femme printemps-été 1985 © Jean Paul Gaultier
Défilé Mary Quant
D'où venait ma minijupe ! 1969, minijupe et spartiates, pantalon-culotte et bottines au défilé Mary Quant. Photo Nationaal Archief, the Dutch National Archives, Spaarnestad Photo

Que fais-je donc ici, alors ?

Il faut l’avouer, je suis extrêmement curieuse et friande de découvertes. Dans le domaine de la mode, par exemple et très franchement, j’avais tout à découvrir (à part les défilés et la minijupe, donc). J’ai évidemment plongé, j’ai tout simplement été séduite.

Couture or not couture, that is the question

Alors, quand on plonge dans la couture, c’est comme dans n’importe quel univers qui part de la conception pour aller jusqu’à la réalisation d’un objet. Beaucoup de savoirs sont en principe nécessaires pour finaliser un travail dont être, disons-le, fière.

On peut cependant arriver à fabriquer des objets sans solliciter toutes les compétences nécessaires, bien sûr. Dans ce cas le résultat, pour un œil, une main, une oreille attentives[1], ne sera pas comparable. On aboutira alors peut-être à un objet moins durable, moins bien conçu, moins fiable, ou simplement moins « beau ». “Beau”.  C’est une notion importante à définir, quand on est dans le domaine de la création, vous en conviendrez. J’en traiterai dans un article dédié très prochainement. Je suis sûre que chacune et chacun de nous a une idée assez précise du “beau”, et en particulier du “beau” en couture. Nous allons donc continuer en gardant une définition plus précise de ce concept pour plus tard.

[1] Je prends le parti de choisir le genre féminin en cas de litige.

Introduction à la géométrie

La beauté d’un habit dépend donc de la vision ou des atteintes de chacune et chacun. Pour ma part, je ne suis pas vraiment sensible à l’idée de prendre plaisir à m’habiller de manière recherchée. Je suis en revanche ultra-sensible à l’idée de m’habiller confortablement ; on va dire que c’est le premier point du “beau” en couture dans ma version personnelle. Je vais donc traiter d’abord de ce qui me touche plus directement : être à l’aise dans ce que je porte.
Dans ce cas, et pour étrange que ça puisse paraître, la première des disciplines en cause (réaliser un “beau” vêtement confortable) est … la géométrie.

La géométrie ?

Comment ça, la géométrie ? Dans un vêtement, tu es sûre, Ma Dona ?
Oui, j’en suis absolument certaine. Car un vêtement habille un corps humain, et un corps humain n’est rien d’autre qu’un espace géométrique précis, avec des formes et des mouvements possibles. Il faut tenir compte de tout ça, si on veut l’habiller.

Ce point est donc maintenant acquis j’espère : pour habiller un corps il faut maîtriser la géométrie.

Alors, question : quelle partie du corps humain est probablement la plus complexe à traiter pour une couturière/géomètre ?

Le bras

Objet bizarre, pour la géométrie, un bras est une sorte de cylindre qui sort d’un tronc qui est en gros un autre cylindre et qui a la fâcheuse tendance à vouloir bouger. Et un bras peut avoir envie et être capable de bouger dans presque toutes les directions : en haut, en bas, à droite, à gauche, devant, derrière.

Essayez.

C’est bien ça, plus toutes les compositions possibles de ces six directions. Ce qui fait qu’un vêtement doit pouvoir suivre tous ces mouvements mais, comme la peau, ne pas trop se tortiller lui-même. Si au contraire le vêtement se tortille, il gêne, ce qui n’est absolument pas raisonnable pour un vêtement. Je répète : en principe, le vêtement doit faire comme la peau, suivre les mouvements sans donner l’impression de (trop) bouger lui-même.

Vous me direz : bah, pour la peau c’est facile, elle est élastique. Ça va être simple pour un tricot, ou un tissu un peu stretch. Mais pour un tissu rigide ? Pour un tissu un peu rigide, c’est la géométrie qui va aider la couturière. La géométrie et trois trucs étroitement liées[2] : emmanchure, angle et bras. Vous me suivez ?

Rendez-vous dans “Emmanchure, angle, bras” !

[2] Je vous ai déjà dit que par défaut je choisis le féminin.

Schwarzennegger culturiste était vraisemblablement difficile à habiller en costume trois pièces
Les bras : Un peu compliqué d'habiller ceux de l'ex-futur gouverneur de Californie du temps où il se faisait pousser des muscles...
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On dit « fil de coton », « fil de laine », fil de nylon », c’est bien qu’à la base il y a du coton, de la laine ou du nylon. Mais comment fabrique-on un fil à partir de la matière ?

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